DEVELOPPEMENT
D�veloppement du secteur de l��nergie en Afrique � travers le Nepad

Published: 12-AUG-04

Le d�veloppement du secteur de l�nergie en Afrique est un des programmes principaux qui contribuera atteindre les objectifs du Nepad en matire de r�duction de la pauvret� grce la croissance �conomique et une pleine participation l�conomie mondiale.

Lib�ralisation et r�forme

Entre le moment de lind�pendance des pays africains et les ann�es 80, le d�veloppement du secteur de l�nergie �lectrique a �t� de la responsabilit� des gouvernements respectifs de ces pays. Linfrastructure �nerg�tique a �t� consid�r�e comme un levier essentiel pour le d�collage �conomique et le progrs social des citoyens, les gouvernements allaient g�rer la gestion, la programmation et le financement de ce secteur.

Lorganisation de ce secteur �tait en g�n�ral bas�e sur des op�rateurs monopolistiques d�tenus par lEtat et g�r�s comme des ministres gouvernementaux ou comme une compagnie publique s�par�e. Au cours des ann�es lapproche de monopole public a facilit� lexpansion de loffre en �nergie et a captur� des �conomies d�chelle techniques.

Cependant, cette approche a �chou� assurer un service de haute qualit�, un large accs au service et un approvisionnement fiable. Cela a �galement men� des d�cisions de faibles investissements et une viabilit� financire pr�caire.

Une �tude de la Banque Mondiale publi�e en 1996 a compar� les systmes d�nergie de 21 pays dAfrique sub-saharienne avec une s�lection de pays sous-d�velopp�s et d�velopp�s. Cette �tude a montr� que les services africains �taient en g�n�ral au-dessous des standards internationaux en terme de pratiques commerciales et de performances techniques et financires. A la fin des ann�es 80 et au d�but des ann�es 90, cette situation est devenue un handicap la rentabilit� et la croissance des �conomies africaines confront�es un lourd endettement public et des besoins en investissement consid�rables pour financer lexpansion et lam�lioration de leurs systmes d�nergie.

Quatre principaux facteurs ont forc� les pays sur le continent sembarquer dans la lib�ralisation et la r�forme de leur secteur �nerg�tique.

� Premirement, ils nont pas r�ussi atteindre lam�lioration escompt�e grce la mise en place de contrats de performance entre le gouvernement et les g�rants du service public.

� Deuximement, de nouvelles id�es bas�es sur une th�orie du march� contestable considrent que bien que la composante transport de lalimentation en �nergie �lectrique soit un monopole naturel, les composantes production. distribution et commercialisation pourraient se faire sur la base de la comp�titivit�.

� Troisimement, des progrs technologiques en matire de production d�nergie, de compteur et de fonctionnement informatis�s des systmes d�nergie ont rendu possible la d�sint�gration de la structure traditionnelle verticale de lindustrie.

� Quatrimement, les Institutions Financires Internationales (IFI) pressent les pays africains confront�s de faibles performances macro�conomiques de restructurer leur �conomie dans un contexte de processus croissant de globalisation et dint�gration �conomique internationale bas� sur la lib�ralisation du march� et la participation du capital priv�.

Malgr� linsatisfaction li�e la performance de leurs services d�nergie, la plupart des gouvernements africains sont all�s vers une r�forme institutionnelle de leur secteur �nerg�tique sous la pression des IFI qui ont unanimement li� les r�formes institutionnelles aux prts dinvestissement pour �tendre et renouveler les installations �nerg�tiques.

Etat des r�formes et impact sur le Nepad

Aprs une d�cade il est important d�valuer l�tat de ces r�formes et la faon dont elles peuvent affecter le d�veloppement des �changes commerciaux d�nergie au niveau r�gional dans le cadre du Nepad. L�tat des r�formes dans le secteur �nerg�tique peut tre �valu� au travers des �l�ments suivants:

� Maturit� du processus de r�forme

� Mise en uvre dun r�gulateur

� Existence de IPP

� Structure du march�

Le besoin de r�forme du secteur �nerg�tique a atteint des degr�s divers de progrs selon les r�gions.

Afrique du Nord

En Afrique du Nord, les march�s nationaux d�lectricit� sont caract�ris�s par une entit� compos�e dun seul acheteur sous contr�le public. En Egypte, une loi de 1998 pr�voit que les compagnies de production et de distribution r�gionales seront partiellement privatis�es, mais ce jour cela na pas encore �t� mis en uvre.

Au Maroc, lOffice National de lEnergie demeure le seul acheteur, mais la privatisation de compagnies de distribution locale est en progrs et les IPP sont les bienvenus dans le commerce de la production. En Tunisie, Alg�rie et Libye la s�paration des activit�s de r�seau doit encore tre mise en uvre. Le principal progrs est lintroduction de IPP par linterm�diaire denchre internationale comp�titive, mme si cela peut tre consid�r� comme un s�quenage sub-optimal de la r�forme du secteur �nerg�tique.

Au total, la r�gion reste consid�rablement en retard par rapport dautres r�gions sous-d�velopp�es, comme le montre l�tude de la Banque Mondiale en 1999, A Scorecard for Energy Reform in Developping Countries.

Afrique Australe

Dans cette r�gion, il y a un fort mouvement vers la commercialisation et la s�paration dactivit�s du r�seau grce ladoption de lois nationales. Des r�gulateurs ont �t� mis en place en Namibie, au Malawi, en Afrique du Sud et en Zambie. Au Lesotho, Mozambique, Tanzanie et Zimbabwe la mise en place de leurs r�gulateurs est attendue prochainement. Des IPP sont op�rationnels en Tanzanie, au Zimbabwe et au Mozambique.

Un IPP tel le barrage hydro�lectrique de Cahora Bassa, avec une capacit� de 2075 MW est un acteur majeur au niveau du march� r�gional. Il est �galement utile de noter lintervention de Motraco en tant quop�rateur priv� qui possde et exploite un systme de 400 kV reliant lAfrique du Sud, le Swaziland et le Mozambique.

La mise en place du Pool Energie de lAfrique Australe (SAAP) et son �volution programm�e passant dun pool lche un pool serr� avec lintroduction du march� au comptant joue le r�le dun catalyseur pour le processus de r�forme dans la r�gion.

Afrique de l�Ouest

Dans les pays ouest-africains ou francophones le modle g�n�ralement suivi est celui de la privatisation de lexploitation des services au travers de contrats de gestion ou daccords de concession long terme. Cela est en g�n�ral associ� louverture du commerce de la production au secteur priv� et une s�paration progressive fonctionnelle.

Le principal service du Ghana est toujours sous contr�le public et intervient dans tous les segments, alors quau Nigeria une nouvelle loi a �t� adopt�e qui mnera la d�sint�gration horizontale et verticale de lactuelle structure monopolistique de lindustrie. Des r�gulateurs sont mis en place en C�te dIvoire, au Ghana, en Gambie, au Mali, au Niger, au Togo et au S�n�gal et une filiale dEskom exploite le barrage Manantali et le r�seau dinterconnexion entre le S�n�gal, le Mali et la Mauritanie. Les secteurs �nerg�tiques en Gambie, Guin�e Bissau, Guin�e et S�n�gal sont revenus une gestion publique aprs la dissolution des contrats de gestion cause de r�sultats infructueux et lavenir reste d�finir. La structure du secteur reste inchang�e.

L�Afrique de l�Est

En Afrique de lEst, la restructuration et la s�paration des services publics nationaux int�gr�s verticalement sont en cours de r�alisation. De nouvelles lois sur l�lectricit� ont �t� promulgu�es en Ouganda, Ethiopie et Kenya. Le processus de r�forme est l�tude au Burundi, en Ethiopie, en Erythr�e, au Soudan et au Rwanda. Le Kenya a achev� son processus de r�forme, qui a men� une r�organisation des pr�c�dents monopoles en compagnies de production, de transmission et de distribution, lintroduction dIPP et la mise en place dune commission de r�gulation en matire d�lectricit�.

Les pays r�alisant les r�formes mettent en uvre des d�partements de r�gulation et ouvrent le segment de la production aux IPP.

Afrique Centrale

En Afrique Centrale, le processus de r�forme a �t� plus lent que dans les autres r�gions dAfrique sub-saharienne. Les services nationaux au Cameroun et au Gabon ont �t� privatis�s et des d�partements ind�pendants de r�gulation mis en place. Aucune r�forme institutionnelle na �t� programm�e en R�publique D�mocratique du Congo, qui sera un acteur majeur dans le commerce africain d�nergie avec le projet hydro�lectrique Inga.

Rattraper le reste du monde

Tous ces exemples montrent que dans des conditions difficiles, lAfrique est en train de rattraper le reste du monde aprs les leons tir�es des mouvements htifs vers la privatisation et la lib�ralisation, en particulier dans le contexte de petits systmes d�nergie. Cependant, le continent est toujours confront� au d�fi dadapter les strat�gies de r�forme aux conditions des pays.

Il est �galement n�cessaire daccorder une plus grande attention laccroissement du taux d�lectrification. R�former le secteur de l�nergie nest pas une fin en soi, mais devrait contribuer la r�duction de la pauvret� grce la croissance �conomique en garantissant la rentabilit� �conomique du secteur et en am�liorant les performances des op�rateurs. Les r�sultats obtenus en Afrique ne sont pas spectaculaires en terme dattraction des investissements et dam�lioration des performances car la ren�gociation et lannulation de contrats sont en cours et les gouvernements sont encore engag�s dans le financement de nouveaux projets. Si le montant du financement priv� qui a aliment� le secteur est une mesure du succs des r�formes, alors les r�sultats en Afrique peuvent tre consid�r�s comme passables. En effet, sur les $150 milliards dengagements du secteur priv� dans le secteur �nerg�tique entre 1990 et 1999, moins de deux pour-cent sont all�s lAfrique, comparer aux 40 pour-cent qui sont all�s lAm�rique Latine et aux Carabes et aux 36 pour-cent lAsie de lEst et au Pacifique.

Suivant la tendance mondiale, les investissements en IPP en Afrique ont baiss� r�gulirement aprs une p�riode de pointe en 1997/1998. Au niveau international, lenthousiasme sest �croul� principalement cause de la crise financire asiatique de 1998, qui a provoqu� des d�valuations mon�taires inattendues, d�bouchant sur une pression inacceptable sur les prix de d�tail. Ceci combin� la perception mitig�e de la volont� des gouvernements africains de mettre en uvre les r�formes, de sengager dans des partenariats transparents et daborder les questions dinstabilit� et de s�curit� explique les faibles investissements en IPP. Linitiative du Nepad peut stimuler le r�engagement du secteur priv� sur les march�s �nerg�tiques africains en att�nuant le risque.

Ce qui pourrait aider en la matire est un autre aspect de linitiative du Nepad concernant l�tablissement dune bonne gouvernance publique et �conomique, incluant le M�canisme dEvaluation des Pairs et une int�gration des �conomies. N�anmoins, un engagement efficace sur la l�gislation commerciale g�n�rale est n�cessaire, particulirement concernant les points suivants:

� Volont� politique et leadership dans la mise en uvre du processus de r�forme et des accords �quitables

� Agenda de transition clair pour un recouvrement des cots et un march� comp�titif

� Gouvernance et r�gulation exemptes dinterf�rence arbitraire gouvernementale

� Implication du capital domestique en encourageant l�tablissement dinterm�diaires financiers pour diriger l�pargne domestique vers le secteur �nerg�tique

� Donner une l�gislation publique et un cadre l�gal aux accords de projet.

En conclusion, les initiatives de commerce r�gional d�nergie du Nepad doivent accueillir la connexion dop�rateurs priv�s sur le r�seau de transmission. En coordination avec dautres programmes du Nepad, des arrangements financiers �tendus grce aux techniques de micro-financement devraient favoriser la hausse de couverture et de construction de charge dans les zones rurales. La promotion d�quipements de production �lectrique en Afrique est �galement cruciale. Le Nepad doit inciter les strat�gies r�gionales copier les initiatives nationales fructueuses.





Print this page Send this article to a friend




Subscribe now!
Subscribe to Business in Africa magazine now and receive full access to this website.
Find out more...


Market news on your cellphone
Get live JSE listed shares, warrants, major indices, brent crude oil, international markets, agricultural futures & daily market analysis via SMS on your mobile.
Find out more...


Eskom leaders forum
African business and public sector leaders define and construct a prosperous future for the continent.
Find out more...


Online travel bookings
Planning to travel? Book accommodation in Africa & South Africa here.
Book now...



�Have your say
Chat on the Business in Africa forums with other readers about the issues of the day, affecting Africa.
Post your comment...

Calculate the latest currency rates for Africa and world currencies
Find out more...

Have your magazine delivered via the Web, anywhere in the world, directly to your PC!
Find out more...




Contact us | About us | Newsletter | Subscription centre | Advertising

All material copyright Business in Africa. All rights reserved. Material may not be published or reproduced in any form without prior written permission. Read these terms & conditions. Read our privacy statement and security statement. Powered by Mail & Guardian Online & iafrica.com.